Marketing digital
RSE
08 septembre 2022 

Quel impact écologique pour l’e-commerce ?

À l’heure où le réchauffement climatique n’est plus à prouver, où les sécheresses et les feux de forêt se multiplient, il faut repenser toute la société.

 

L’e-commerce ne fait pas exception, car il fait désormais partie de nos modes de consommation. Problème, souvent la réalité derrière est opaque, on se fait livrer, mais on ne connait pas le parcours de notre article. C’est pourquoi, un récapitulatif de l’impact de l’e-commerce s’impose pour informer le consommateur.

 

L’e-commerce est-il un moyen de diminuer les émissions ou au contraire une fausse solution qui empire le réchauffement climatique ?

1/ Le parcours marchandise : exemple du t-shirt

Avant de parler des émissions et de l’impact environnemental de l’e-commerce, revenons sur le parcours d’une marchandise. Du moment où vous ajoutez un article à votre panier jusqu’à la réception chez vous.

 

Nous prendrons l’exemple d’un t-shirt en coton bas de gamme qui peut se trouver dans la plupart des grandes enseignes.

 

A/ La production des matières premières

Votre t-shirt avant d’être un t-shirt est un assemblage de matière première.

 

Il faut 5m2 de champ et plus d’un kilo de coton pour votre seul t-shirt selon fairfact.org

Une surface non négligeable si on considère le nombre de ventes de t-shirt.

 

Le coton est cultivé massivement, avec un recours important en pesticides. Ces substances chimiques sont responsables de la dégradation des sols et de l’intoxication de la faune et de la flore. De plus, sa culture nécessite énormément d’eau, prise aux dépens des autres usages.

 

Une fois arrivée à terme, la culture est récoltée par des engins agricoles qui sont, eux aussi, polluants.

Rapidité livraison

B/ Le traitement à l’usine

Une fois le coton récolté, votre coton va être traité et mis en forme pour donner des fils qui vont permettre de créer un vêtement.

 

L’usine va teindre la matière pour lui donner sa couleur. 

Cette opération est très polluante, car elle nécessite des produits chimiques qui vont donner la couleur au t-shirt. 

Bien souvent, cette opération se fait dans des pays en voie de développement comme l’Inde ou le Bangladesh. Le traitement chimique détériore la santé des travailleurs et la qualité des sols.

C/ L’assemblage

Un assemblage manuel est nécessaire pour donner la forme au t-shirt. Celui-ci est fait par des travailleurs vivant sous le seuil de pauvreté (68$ par mois).

 

Ces caractéristiques expliquent pourquoi un t-shirt comme celui-ci sera bien moins onéreux qu’un t-shirt fabriqué en France.

D/ Transport

Nous arrivons à l’étape la plus connue des consommateurs en terme d’impact écologique.

Cependant, le transport se fait aussi aux étapes précédentes, en particulier pour envoyer le coton dans les usines, parfois à l’autre bout du monde (États-Unis > Inde).

 

Le transport se fait en bateau, en camion et en train générant une empreinte carbone importante.

 

Toutefois, si cette étape n’est pas à négliger, la fabrication et le choix des matières premières reste bien plus décisif dans la production de gaz à effet de serre.

Et après ?

Tout ça n’est pas encore fini, car le t-shirt va être vendu puis lavé des centaines de fois.

Ce qui consomme beaucoup d’eau et a également un impact énergétique.

 

Sans compter le renouvellement régulier de la garde-robe qui engendre toujours plus de production textile, et donc … de pollution.

2/ L’impact de l’e-commerce dans le processus

Une réduction de l’impact du transport ?

 

Étant donné que les clients commandent en ligne, l’impact des déplacements est amoindri.

Le client final ne se déplace plus pour aller en boutique, mais attend que le produit vienne à lui.

 

En fait, on pourrait penser qu’il n’en est rien, car un déplacement est remplacé par un livreur.

Toutefois, la meilleure organisation logistique permet, toujours selon le Ministère de la Transition Écologique, de minimiser l’impact du transport.

 

Mais, cet avantage sur les transports a tendance à baisser avec les nouvelles modalités de livraison. Une livraison rapide engendre des camions moins chargés et donc, moins de livraison par trajet. Sans compter les retours de colis.

 

En fait, le bilan carbone varie énormément selon le mode de livraison choisi (click & collect, livraison à domicile, point retrait…). Ce qui nuance le scénario d’une réduction des gaz à effet de serre avec l’e-commerce.

Rapidité livraison

La nature de l’achat fait varier l’empreinte

Toujours concernant le transport, on distingue plusieurs scénario. Si le bien livré est petit, comme un livre par exemple, alors il n’y aura pas besoin d’un camion pour le livrer. Les modalités douces comme le vélo peuvent-être déployées lors du trajet final comme nous le rappelle le Shift Project, groupe de réflexion autour des enjeux environnementaux.

 

En revanche, la livraison d’un bien volumineux nécessitera une logistique plus importante. Prenons l’exemple d’un bureau, celui-ci devra être livré avec un camion.

Le poids des emballages

Il y a un autre facteur à prendre en compte : l’emballage.

 

L’e-commerce nécessite plus d’emballage que la vente physique car les produits endommagés doivent être renvoyés et génèrent de l’insatisfaction. Il y a donc un soin supplémentaire apporté lors des livraisons qui est répercuté sur l’empreinte carbone.

Le rôle du stockage

L’e-commerce gagne des points sur le stockage car les biens stockés dans les entrepôts soin moins énergivores. Pour l’e-commerce, on compte seulement l’éclairage et le déplacement des préparateurs de commande. Là où, pour le commerce traditionnel, on peut ajouter plusieurs facteurs comme le déplacement des vendeurs en magasin ou encore le chauffage.

 

Cependant, le stockage de données côté e-commerce vient nuancer ce propos, car les serveurs sont responsables de 7% de la consommation mondiale d’énergie (en comptant tous les serveurs, pas seulement ceux dédiés au e-commerce).

3/ Autres facteurs à considérer

On peut dégager quelques tendances qui vont améliorer ou aggraver le bilan carbone de l’e-commerce par rapport au commerce traditionnel.

Les produits achetés

Comme nous l’avons vu avec le t-shirt, le transport n’est pas le responsable majeur de la pollution même si on ne peut le négliger. En fait ce sont les biens en eux même avec les matériaux utilisés lors du processus de fabrication.

 

Les produits les plus achetés sont des produits de mode. Évidemment, ces produits polluent énormément comme nous l’avons vu avec le t-shirt. L’essor de la fast-fashion est de plus en plus contesté tant sur le plan social qu’environnemental.

 

Viennent ensuite les produits culturels, moins polluants de manière générale. Ce sont par exemple les livres, qui nécessitent moins de matière dans leur processus de fabrication.

 

Viennent ensuite les jouets puis les chaussures et les produits électroménagers. Assurément, le lieu de fabrication et les matériaux vont largement contribuer à créer ou non une empreinte carbone conséquente.

4/ Les solutions possibles

Favoriser les livraisons groupées

Comme dit auparavant, les livraisons groupées sont les plus optimales car elles permettent de remplir les camions de livraison. Ainsi, se faire livrer en point relais ou ne pas avoir recours à la livraison rapide peuvent être des solutions.

 

Cependant, il convient de ne pas oublier que les consommateurs poussent également vers plus de rapidité comme on l’a montré.

Rapidité livraison

Priviliégier le local

 Évidemment, si vous achetez un produit qui est fabriqué en France, voire en Europe, vous diminuez sensiblement son chemin pour arriver jusqu’à vous.

De plus, ces produits sont généralement plus qualitatifs, plus respectueux de l’environnement dans le choix de leurs matériaux. Ils traitent également mieux leurs employés. Cela créé en plus de la valeur (PIB) et de l’emploi.

 

Toutefois, il est évident que ces achats seront plus coûteux, et donc les ménages les moins aisés ne pourront pas y avoir recours ou de manière occasionnelle. Tout reste donc à faire pour démocratiser cette solution.

La seconde main

Privilégier un t-shirt en coton recyclé plutôt qu’en coton neuf permet d’instaurer une continuité. Au lieu de créer, détruire et créer un nouveau produit, vous donnez une seconde vie à votre produit.

 

Une solution qui apparaît adaptée pour les plus petits portefeuilles puisqu’elle est moins onéreuse. De ce côté, on assiste à une forte accélération du secteur avec le reconditionné et la seconde main, que ce soit dans le hardware ou dans la mode.

Autres facteurs

Enfin, il faut raisonner avec d’autres facteurs. Si le facteur environnemental est un pilier, on doit aussi prendre en compte l’aspect social avec les conditions de vie des travailleurs.

 

Bien souvent, l’impact environnemental et les conditions de vie des travailleurs sont liés en raison de la mondialisation qui favorise la délocalisation des pays moins développés.

 

En France, le secteur de l’e-commerce représente aujourd’hui plus de 200 000 emplois, chiffre conséquent à l’heure où le chômage reste l’une des préoccupations majeures.

En bref :

Alors l’e-commerce est-il meilleur pour la planète ?

 

Difficile de le dire, le bilan est mitigé et complexe à dresser.

En effet, le nombre de facteurs entrant dans l’équation ne fait que compliquer le calcul.

Cependant, certaines tendances peuvent être dressées.

 

C’est le constat qui a été fait par les experts ayant essayé de dégager la part de responsabilité du e-commerce. Notamment le Ministère de la Transition Écologique en 2021.

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